L’église de Collemiers
Notre église paroissiale est dédiée à Saint-Martin, au plan architectural, elle a une longueur de 21,60 mètres pour une largeur totale des deux nefs de 10,15 mètres, la hauteur de la voûte à la nef principale est de 10,50 mètres.
La construction débuta au XII éme siècle, Le chœur et l’abside sont du XIII ème. La nef, construite en suivant, fut remaniée dans le premier tiers du XVI éme, le mur sud fut alors percé de deux baies qui reçurent, vers 1530, des vitraux dont le Calvaire aussi appelé Crucifixion, qui bien que maintes fois abîmé puis restauré, subsiste en grande partie. C’est ce vitrail dont le modèle est attribué à Jean COUSIN. En effet, il existe au musée des Beaux-Arts d’Angers un projet, ayant appartenu à un maître verrier parisien, dont le rapprochement avec celui de notre église ne fait aucun doute.
La belle-mère de Jean COUSIN étant propriétaire de terres à Collemiers dont il a hérité par la suite, il n’est pas étonnant qu’il ait œuvré pour l’embellissement de cette église.
Celle-ci a ensuite été restaurée au XVII ème, on trouve dans les registres paroissiaux l’acte de baptême d’une cloche : la Marie-Toussainte, le 1
er Août 1695, peut-être à l’achèvement de cette restauration, vu les personnalités conviées à la cérémonie ?
Le porche est plus récent sans qu’on puisse le dater précisément.
Au XIXéme, de nouvelles verrières, encore présentes aujourd’hui, furent installées, non pas par un atelier parisien, mais par l’atelier Sacreste basé entre Saint-Etienne et le Puy-en-Velay.
En 1904, le vitrail du Calvaire fut classé aux Monuments Historiques ce qui n’empêcha pas, quelques années plus tard, Augustin GUICHARD, alors maire du village, de faire prendre une délibération par le conseil municipal en vue de raser notre église alors qu’une majorité écrasante des citoyens était opposée à ce projet.
Maurice BARRÈS, à l’initiative d’un résident secondaire de notre village, fut sollicité, dans le cadre de sa fameuse campagne pour les églises menacées suite à la séparation de l’Église et de l’État, pour mettre en avant le sauvetage de notre église dans la presse et auprès du préfet, celui-ci finissant par mettre fin en 1912 (à vérifier) aux velléités du maire.
Une restauration des vitraux classés eut lieu en 1916.
Dans les années 1960, de nombreuses modifications furent apportées au décor intérieur, il est dommage, entre autres, que les bancs en bois très anciens aient été remplacés par ceux, plus modernes, que nous connaissons actuellement et le dallage fut partiellement refait.
La dernière restauration eut lieu au début des années 2000, la toiture, qui en avait grand besoin, a été entièrement rénovée sauf le clocher qui avait été foudroyé en 1969 et alors complètement refait vu l’importance des dégâts.
L’intérieur a aussi bénéficié de ces travaux y compris le vitrail classé, le Soleil qui en avait disparu pour faire passer le tuyau de poêle du chauffage a retrouvé sa place en face de la Lune. Tous ces travaux nous permettent d’avoir aujourd’hui un monument ayant un peu perdu de son cachet médiéval, mais en très bon état bien que parmi les plus anciens du Sénonais.
Ce petit résumé très incomplet de l’histoire de notre église est inspiré des souvenirs de nos concitoyens mais surtout des travaux de Noël CHEVAUCHEZ , historien de Collemiers, qui nous a quitté en septembre 2014, et de la documentation fournie par Bernard BROUSSE, président de l’office de tourisme, membre de la société Archéologique et historien de Sens. Merci à eux pour leur aide et à vous tous pour votre attention.
Cet exposé a été lu dans l’église de Collemiers lors des journées du Patrimoine de 2016 par Michel GRÉMY devant le public venu assister au tour de chant présenté par « la Petite Chorale ».